Client : ScubaPeople.com

  • A l’occasion de la refonte du site, écriture des 26 entrées du « ScubaBécédaire« . Publication tous les 15 jours.
  • Campagne de blogging.

  • Photos sous-marines et illustration

  • Promotion des parutions sur les réseaux sociaux.
  • Les articles (suites en suivant les liens) :

A comme Apnée

Action de retenir sa respiration tout en se pinçant le nez… Les apnéistes, en général, ne manquent pas d’air. Leur objectif est de séjourner sous l’eau le plus longtemps possible et de battre des records de profondeur, avec ou sans palmes. En mer ou en piscine ; en eaux chaudes ou réfrigérantes ; sous terre, sous glace, dans les toilettes du club… 
Quand l’apnée dure plusieurs heures, on doit considérer qu’il s’agit en fait d’une noyade et il est alors judicieux de remonter le corps, pour le faire sécher…

B comme Bloc

Lourd cylindre d’acier ou d’aluminium rempli de gaz sous pression qui fait mal au dos et menace à tout moment de vous fracasser les cervicales. J’ai failli choisir comme entrée B comme… Barotraumatisme. Mais la seule définition que j’ai trouvé sur Wikipédia était : « Personnes traumatisées par de trop longs séjours au bar ». Politiquement incorrect ! Va donc pour « Bloc ». Bloc… Quelle nom stupide ! Quand j’ai commencé (au Moyen Age) on parlait de  bouteille. On faisait de la « plongée bouteille » ! Ca avait de la gueule ; par rapport aux plongeurs « en tuba »… Mais, « plongée bloc », c’est ridicule… Quand je suis arrivé en Australie, c’étaient des « tanks », aux US, des « cylinders », au corail avec les sardes, des « bombole » : comment voulez-vous qu’on s’y retrouve ? Bloc de quoi d’abord ? Bloc-notes ? Bloc de béton, de foie gras ? Bloc opératoire ? Bloc 19 ? J’ai déjà eu l’occasion dans l’article sur les caissons, de m’insurger contre cette imprécision de termes dans une langue pourtant l’une des plus riche et précise du monde… Quoiqu’il en soit, bloc ou bouteille, ces réservoirs occasionnent bien des guerres civiles à bord des bateaux de plongée comme nous le racontions dans notre podcast “Cette bouteille, c’est la mienne !

C comme Caisson

Boîte le plus souvent en métal, en principe étanche, destinée à contenir des caméras et éventuellement des plongeurs en pleine effervescence… Bien entendu, la taille de ces caissons est proportionnelle à l’usage que l’on veut en faire. Il ne viendrait à l’idée de personne de chercher à forcer un accidenté à entrer dans un caisson prévu pour un smartphone ! Même avec beaucoup de silicone… C’est d’ailleurs terriblement agaçant cette manie d’appeler deux choses très différentes par le même nom : portable, par exemple ! Portable ou portable ? Caisson ou caisson ? La langue française est pourtant assez riche ! Imaginez les méprises… Nous allons donc laisser de côté l’aspect thérapeutique (avec ou sans hélium) et nous focaliser sur les caissons photo et vidéo.

D comme Dérivante

Aller de l’avant sans possibilité de faire demi-tour. En espérant retrouver un bateau en courant. Une histoire de lâché prise… Quand j’ai commencé, la plongée dérivante n’existait pas. Pour la bonne raison que le Zodiac qui aurait pu nous suivre en surface était ancré et que nous étions tous au fond… C’était comme çà. Pas question de louper la chaîne d’ancre au retour ! C’est comme çà qu’on apprenait l’orientation sous-marine. Qu’on apprenait aussi, dans un courant de plus de 5 noeuds, à se déhaler sur les pieds de laminaires bretonnes jusqu’à rejoindre la chaîne salvatrice.

E comme Etanchéité

Concept fondamental qui fait la différence entre une plongée réussie (avec nos précieux équipements audiovisuels et nos testicules bien au sec) et la banale plongée foirée, grelottant et au bord de la noyade… Par définition, la plongée se pratique sous l’eau si bien qu’en tant que bipède terrien on est à minima mouillé et en tout cas pas étanche. Ce qui n’est pas forcément grave pour un corps humain nu, au contraire des équipements nécessaires pour pénétrer et évoluer sous l’eau… Toute l’habileté des premiers plongeurs a justement consisté à faire fabriquer des équipements étanches. Citons les cloches à plongée et autres tonneaux de Leathbridge, les premiers scaphandres pieds-lourds et leurs successeurs, autres enveloppes plus ou moins rigides. Car, en plongée, tout doit être étanche ou presque : les montres et leurs successeurs digitaux, les lampes, les batteries, les caméras et appareil photo, les bouteilles de gaz (dans les deux sens), les propulseurs sous-marins et jusqu’aux vêtements (secs)…

F comme Ferraille

Epaves en métal, par opposition aux épaves en bois, auxquelles certains plongeurs “ferrailleurs” vouent un véritable culte : les découvrir, les explorer, les gratouiller en tous sens, en scier les hélices ou démonter les hublots (pratiques aujourd’hui interdites), voilà tout leur bonheur. Plongées en tôles… En terme de fréquentation et de spot de plongée loisir, les épaves constituent le “top”. On en trouve partout dans dans le monde, de l’Arctique à l’Antarctique, en eaux douces ou salées… Mais ces épaves qui nous intéressent, construites en acier (ferrailles) pour indestructibles qu’elles paraissaient, sont en fait très fragiles et meurent deux fois : une première en coulant et percutant le fond et une deuxième fois, littéralement digérées, à l’échelle des millénaires voire des centaines d’années, par des bactéries dont on a découvert assez récemment qu’elles se nourrissaient de fer ! Ainsi le Titanic, vénérable pyramide de métal qui repose à plus de 4000 m dans les profondeurs de l’Atlantique nord ne sera bientôt plus qu’un souvenir… A cet égard, les épaves en bois, souvent plus anciennes, se conservent plus longtemps surtout si elles sont ensevelies dans la vase ou dans des couches d’eau glaciales et peu oxygénées comme on l’a découvert en Mer Baltique ou dans la Mer Noire.

G comme Grotte

Nom générique d’une cavité, noyée ou non. Grotte pariétale, d’eau douce, marine, de lave, de glace : la plongée en grotte, dans toute sa variété, est devenue synonyme de plongée-spéléo. Cette grotte est soit emplie d’eau douce, rivière souterraine noyée sous pression, sujette à courants ou, dans le cas qui nous intéresse, d’eau de mer, siège cette fois du ressac, une autre forme alternative et salée du courant… Quoi de plus basique qu’une “grotte” ? Nous savons tous qu’il y a parfois anguille sous roche et même, le plus souvent (c’est un des berceaux de l’humanité) abri sous roche. La vallée de la Dordogne compte quantité de ces “abris”, surplombs formés le long des rivières lors d’anciens niveaux fluviaux, de développements souvent modestes, leur intérêt spéléologique étant inversement proportionnel à leur intérêt archéologique. Car nos grands pères vivaient dans ces abris, protégeant leurs arrières, avec vue sur l’horizon. Les premiers taggeurs sévissaient d’ailleurs dans les grottes… Mais laissons là ces “grottelettes” et autres chantoirs des terrains calcaires, ces antres, ces gouffres, ces abîmes, ces sources, fontaines et autres réseaux noyés, terrain de jeu des spéléonautes pour d’autres grottes mieux connues des nuées de plongeurs “en mer” : les grottes marines, emplies d’eau de mer, qui s’ouvrent souvent à ras de l’eau, dans le flanc de nos massifs côtiers. Mais parfois aussi en profondeur, comme la célébrissime grotte Cosquer

H comme Hélium

Gaz hilarant inventé pour doubler Donald Duck au cinéma. En dehors de son utilisation anecdotique en plongée profonde et recycleur, l’hélium sert surtout à gonfler les ballons et à faire rire enfants et moins jeunes en respirant l’hélium pour produire la fameuse voix de canard. L’internet regorge de ces recettes désopilantes mais qui ne sont pas sans danger. Trois respirations d’hélium pur conduisent, dans le meilleur des cas, à une syncope brutale. Gare à la chute ! Certains n’ont même rien trouvé de mieux que d’inhaler directement l’hélium à partir des bouteilles haute pression ! De quoi ressembler rapidement au dirigeable Hiddenburg… 

I comme Ile

Petit lopin de terre entouré d’eau, plus ou moins hérissé de cocotiers, qui pointe le bout de son nez en pleine mer au gré des glaciations. Haut-lieu de la pratique de la plongée sous-marine : on part “dans les îles” ! A l’instar de Cendrars, on a tous une île dans la tête. Un diamant des Caraïbes, un trésor à la Stevenson… Belle île en mer, château d’If ou îles du Frioul, les sept îles… Oui, on se rappelle tous de ces nages maladroites pour aborder en conquérants un modeste caillou bordant la côte ; îles aux trésors, ceux des souvenirs lointains de l’enfance. Mais de quelles îles parle-t-on ? Thila aux Maldives, Motu en Polynésie, Sec en Méditerranée ? Poussière d’îles piquées sur toutes les mers du monde où affleurantes en récifs à naufrage : tout dépend bien sûr en premier lieu du niveau des eaux, éminemment fluctuant au cours de l’histoire de la Terre. N’allait-on pas jadis à pied en Angleterre ? Quand le Planier n’était qu’un relief dans la plaine à mammouths devant ce qui deviendrait Marseille ? Tout comme l’entrée de la grotte Cosquer qui se retrouve aujourd’hui à moins 36 m sous l’eau des calanques.

J comme Jaune

Avec le noir, le jaune est incontestablement la couleur de la plongée. Popularisée par l’équipe Cousteau, les bouteilles étaient et sont souvent toujours jaunes. Sur les coutures des premières combinaisons néoprène, les bandes jaunes étaient la règle ! Dans le sud, l’exploration du grand bleu est souvent associée au jaune. Une coutume qui s’est répandue à d’autres régions et même au monde entier non sans jeter un certain trouble… Cette couleur est en effet inséparable de la plongée dans l’inconscient collectif à tel point que le film culte “Le grand bleu” aurait du s’appeler le grand jaune, pour plus de vraisemblance. Tout commence vraiment avec La Spirotechnique qui utilisait pour la peinture de ses blocs un jaune Pantone 116C (de code hexadecimal #f7b500), ce qui donne en RAL Classic (le système européen le plus célèbre et le plus répandu de correspondance de couleurs pour la peinture, les revêtements et les plastiques) le “jaune signalisation 1023”. On est précis ou on ne l’est pas…

K comme Kilo

Couler comme un plomb : voilà qui semble être le maître mot de la plongée tant le destin de tout corps vêtu de néoprène plongé dans un liquide est de remonter. Grande est donc la tentation de lester de plombs le dit corps pour enfin pouvoir couler ; et donc plonger. Plus que deux lettres ! Quand j’ai entrepris la rédaction de ce “scubabécédaire” fort de ses 26 lettres de l’alphabet français je ne me doutais pas de la difficulté de l’exercice et du temps qu’il me faudrait pour le parachever. Mais j’approche de la fin de l’opus et cela m’ôte un grand poids. K… C’est vrai qu’avec un tel sujet, il est facile d’en faire des kilos. Je veux parler cette fois-ci de l’unité de mesure du poids, le kilo. Qui indique la valeur du lest, sous forme de plombs que les plongeurs sont obligés de trimballer autour de la taille ; et souvent en trop grand nombre – rappelons qu’un bon plongeur est un vieux plongeur et qu’il doit avoir plus de plomb dans la tête qu’à la ceinture… Il faut donc se lester pour pratiquer la plongée. Pour plusieurs raisons. D’abord, pour compenser la flottabilité de la combinaison néoprène (et plus encore d’un vêtement sec gonflé) qui se comporte comme une véritable bouée. En effet, en principe, un plongeur nu n’a pas besoin de se lester pour descendre et séjourner au fond. Mais ça caille !

L comme Lumen

Sous l’eau, la vue c’est la vie, nous l’avons déjà dit. Mais dans le noir des profondeurs et plus encore dans le noir absolu des cavernes, l’usage de la lumière artificielle est nécessaire. Quoi de plus banal qu’une lampe de plongée ? Et pourtant… Je vais vous parler d’un monde que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître : celui de l’éclairage sous-marin, en ces époques héroïques où on n’y voyait goutte… Redondance oblige, on emmenait plusieurs de ces sources d’éclairage pour pallier à d’éventuelles mais très fréquentes pannes qui, sous terre, auraient été fatale. Avec l’autonomie en air respiré, la puissance et la durée de nos éclairages était en effet fondamentale. Il faut avoir progressé quelques temps, la main sur le fil, dans l’obscurité totale d’une galerie noyée pour comprendre ce que je veux dire… La puissance, on n’en parlait pas tant elle était ridicule (des ampoules à incandescence alimentées par des piles !) et comme tout le monde était logé à la même enseigne, seul comptait le nombre de lampes utilisées ensemble. Ce n’est qu’avec la généralisation des ampoules halogènes qu’on a commencé à comparer les puissances exprimées en “Watts”. Une valeur trompeuse puisque l’unité Watt (W) – d’après l’ingénieur James Watt – mesure la puissance P d’un composant électrique. Mais c’était utilisé comme standard pour deux mesures jusqu’alors proportionnelles : La consommation électrique de l’ampoule et donc la puissance de son éclairement lumineux. Sachant que ces ampoules avaient un rendement déplorable et qu’une grande partie de la puissance utilisée était dispersée en chaleur. C’était comme çà…

M comme Masque

Comme son nom l’indique, le masque est constitué d’une jupe en silicone ou caoutchouc pour faire étanchéité avec le visage et d’un cadre portant une ou deux vitres, corrigées pour la vue ou non. L’espace d’air ainsi créé devant les yeux permet une vue plus ou moins normale sous l’eau. Quand à la sangle elle sert à tenir le masque en place et, souvent trop serrée chez le débutant, aboutit à ce fameux regard exorbité et ces marques tenaces : “Ah ! Tu as été à la piscine ?” Le masque : l’aquarium inversé dont vous êtes le poisson ! Pas de plongée sérieuse sans masque ! Cet accessoire aujourd’hui banal a été l’aboutissement de mises au point assez chiadées comme expliqué à la fin de cet article, dans la partie “historique” toujours très fouillée… En effet, “sous l’eau, la vue c’est la vie”. Même si nous avons tous fait l’expérience de plonger sans masque et d’ouvrir les yeux sous l’eau : on y voit, certes, mais flou ! Sans parler des irritations et autres conjonctivites quand l’expérience se prolonge. Alors bien sûr, on s’est déjà retrouvés les yeux dans l’eau au cours des sadiques entraînements “d’embout – lunettes” et autres arrachages de masques, les yeux plissés façon taupe à tâtonner sur le sol à la recherche du précieux accessoire avant de le remettre en place et de procéder au fameux “vidage de masque”, le b. a.-ba de la technique de plongée. Une opération qui semble un peu magique quand on débute… C’est mouillé mais sec ; c’est sous l’eau mais avec une bulle d’air ; on n’y voyait rien et voilà que c’est le cinémascope !

N comme Narghilé

Tuyau plus ou moins long fournissant des gaz respiratoires à un plongeur au travail et relié à l’autre extrémité en surface, au choix et selon les moyens, à une réserve de gaz comprimé, une pompe actionnée manuellement ou un compresseur d’air plus ou moins enrichi d’huile brûlée. Historiquement, le narguilé était donc le nom que les scaphandriers donnaient au tube qui les reliait à la surface et qui leur fournissait l’air dont ils avaient besoin pour respirer sous l’eau. Du moins tant que les préposés à la pompe continuaient de pomper avec régularité, justement. Coup de pompe naturellement interdit. Bien après l’époque des scaphandriers pied lourd, ce concept fut généralisé et employé par d’autres générations d’hommes sous la mer, notament par les scaphandriers professionnels (eh oui, ils gardèrent le nom) qui ne portent sur le dos que des bouteilles de faible capacité en secours, leur permettant tout juste de regagner leur tourelle sous pression, étant reliés à celle-ci par un câble de vie appelé également ombilical et qui amène souvent aussi, en plus des gaz respiratoires, le chauffage, l’eau chaude, le téléphone et tout le confort moderne. Il en va de même des pêcheurs “des mers du sud”, de perles et autres éponges, en Indonésie, auPhilippines, dans les Emirats Arabes, en Polynésie, principalement pour des raisons d’économie : un masque en général intégral, des palmes bricolées et le fameux tuyau amenant en débit continu au plongeur l’air d’un poussif compresseur pétaradant sur la pirogue.

O comme Ordinateurs de plongée

Petit appareil bourré de capteurs et d’électronique produisant parfois des couinements de musaraigne. Se porte au poignet, sur la console, sur l’embout et bientôt directement dans le masque. Il produit une avalanche de chiffres plus ou moins vitaux qui rassurent les plongeurs sérieux. Les prochains modèles intégreront la 6G, l’abonnement Netflix, le passe sanitaire, le tire bouchon et une fonction grille-pain très attendue… C’est un fait : nous assistons depuis quelques années à la digitalisation progressive de la pratique de la plongée. Numérisation, simulations, mémorisation : nul doute que nous n’aurons bientôt plus besoin de nous mouiller, un casque VR intégral et des gants connectés seront suffisants pour vivre des émotions profondes dans un canapé. J’ai la chance d’appartenir à la génération qui a connu plusieurs révolutions technologiques majeures. Et au moins deux qui ont constitué un véritable changement de paradigme : l’abandon de “l’analogique” au profit du numérique. Des suites de zéros et de uns qu’on peut dupliquer à l’infini, mémoriser, trifouiller dans tous les sens avec toutes sortes de moulinettes sans forcément perdre l’original. 

P comme Parachute

Un parachute, en principe, est prévu pour ralentir la chute d’un corps jeté dans l’air. Mais pour les corps plongés dans un liquide, il a fallu que les plongeurs inventent en quelque sorte l’inverse : au début il y avait les bouées collerettes qu’on avait baptisées “parachutes ascensionnels”, puis sont venus les “parachutes de palier”.

Q comme Qoseir

Inexorablement, dans la rédaction de notre Scubabécédaire, nous en sommes arrivés au Q. Et les ennuis commencent : impossible de trouver un terme plongistique de qualité commençant par le Q ! L’impossible quizz. D’autant que cet article n’est ni le quatrième ni le quinzième et a depuis longtemps dépassé ce quota. Qui, quoi, que, quelle, quand ? Pas la queue (de poisson) d’un. Autant de questions sans réponses et j’entends d’ici vos quolibets. Quasiment au quotidien. Je suis bon pour faire la quête, je vous en donne quittance. Quémander ; quelquefois… Ce serait un article sur les quantas, je vous entretiendrais des quarks, des qbits, des cristaux de quartz, de quantification, à la rigueur des quasars. Un papier sur la géographie et voilà le Qatar, les quataris, le Québec, les quechuas, Quito… Sur un pari sportif : le quarté, ou le quinté, bien sûr ; sur les végans, le quinoa. Mais ce sont là des querelles de clocher.
La vérité est que je suis une quiche ! Je recherche la quintessence mais j’ai beau loucher sur mon clavier Qwerty, la chance m’a quitté, je doute de mon QI, j’ai perdu ma quiétude : tout part en quenouille. La tête dans le Q ! Un coup à se suicider à la quinine. Et, si j’ose écrire, cette histoire de Q commence à me prendre la tête !

R comme Recycleur

Système respiratoire destiné à l’exploration sous-marine qui recycle le gaz expiré par le plongeur à travers une cartouche filtrante fixant le gaz carbonique et qui devient donc de nouveau respirable, sans pertes intempestives. C’est le scaphandre “écolo” par excellence, qui, si j’ose écrire, ne manque pas d’air… C’est un fait, une constatation : contre toute attente, les scaphandres recycleurs ont désormais envahi les bateaux de plongée, à raison de dizaines de modèles différents, de modes de fonctionnement et de maintenance, avec leurs centaines de colifichets et écrans clignotants et, pour leurs utilisateurs, autant de formations, compétences et règles de sécurité parfois contradictoires. Dès lors, pour le moniteur, composer une palanquée homogène est devenu la quadrature du cercle. Bien souvent, essoufflé à transporter une 15 litres acier tout en crachant des bulles vers une surface disparue, trop longtemps et trop profond avec à la clé pannes d’air et paliers interminables “en apnée”, on se retrouve à suivre un fantôme qui filoche dans le noir, sans bulles, indifférent au temps passé, à la profondeur et aux futurs paliers… Une tendance qui ne fera que s’accentuer dans le futur tant les avantages des recycleurs sont nombreux par rapport au traditionnel “circuit ouvert” des bouteilles jaunes de papa…

S comme Sidemount

Plonger avec les bouteilles sur les côtés plutôt que sur le dos. Méthode inventée par les anglais pour emmerder les français. Après nous avoir enfilés la capote (anglaise), force est de constater que les anglais nous en ont encore mis une couche avec la plongée dite “à l’anglaise”. Tout d’abord raillée par les cocoricos dont je faisais partie, cette technique s’est imposée peu à peu par son bon sens. Mais alors, il fallait les voir les angliches à l’époque : sur le chemin des sources, à moitié déculottés par leurs bouteilles qui leur battaient les cuisses. Ri di cu les ! Bon, dans le même temps, nous (les bons plongeurs) on ahanait sur des pentes toujours trop raides, caissons à bout de bras, courbés sous le faix des bouteilles d’aciers pleines de tuyaux et de sangles qui nous déchiraient les épaules. Eh ho ! Eh ho ! Nous allons sous les eaux… Eh ho ! Eh ho ! Enfin, vous voyez le tableau ?

T comme Thermocline

Limite immatérielle entre deux niveaux d’eau de températures différentes, l’un d’indice “elle est bonne”, l’autre d’indice “on se caille les meules”… En général, quand on est plongeur, on va dans l’eau. Dans l’eau douce, quand on est Suisse ou Savoyard ou dans l’eau salée, en Manche, en Atlantique, en Méditerranée, en Mer Rouge voire dans d’autres saumures encore plus exotiques… Parfois dans les deux : typiquement les eaux de piscine en hiver et celles de la mer en été. Mais pas que : ce serait trop facile ! Pas dans l’eau douce puis dans l’eau salée mais dans les deux en même temps ! Dans certaines grottes et résurgences marines, dans les cenotes du Yucatàn, il arrive qu’on commence la plongée dans l’eau douce pour la poursuivre dans l’eau salée en franchissant une immatérielle frontière baptisée halocline. La plupart du temps c’est l’eau douce, moins dense, qui se trouve au dessus de l’eau salée.

U comme Ultraviolet

Quand le courage pointera ses petits bras entre les circonvolutions de mon cerveau malade, ici s’épanchera sans doute quelque délicieuse littérature…

 

V comme Valsalva

Opération manuelle pour équilibrer la pression interne et externe des oreilles. Inconvénient : on a toujours l’impression de plonger dans une station d’épuration, obligés de se boucher le nez à intervalles réguliers… Sous l’eau, quand on descend, “on a mal aux oreilles”, c’est bien connu. Mal aux tympans plutôt, ces membranes étanches qui se déforment sous la pression extérieure alors que la pression de l’oreille interne reste inchangée. Il faut alors procéder à des manœuvres d’équilibrage, le B A Ba du plongeur “autonome”. Cette manœuvre consiste à rétablir de force l’équilibre entre la pression de l’eau extérieure et la pression intérieure de l’oreille moyenne en insufflant de l’air par le biais des trompes d’Eustache.

W comme Wings

Gilet de stabilisation en forme d’aile de papillon (un gros bombyx) assujetti directement aux blocs de plongée ou à la plaque reliant ceux-ci. Il existe également un modèle rond, qualifié de “Donut Wing” mais çà fait grossir ! Désolé pour cet anglicisme mais il semble bien qu’avec “Waterproof” il n’existe pas d’autre terme français se rapportant à la plongée commençant par un W. Si vous en trouvez un, vous avez gagné ! Ce sera donc Wing. En effet, s’il est un problème récurent auquel sont confrontés les plongeurs petits et grands, c’est bien celui de la stabilisation. Trop léger, trop lourd… Tout çà parce que ce con d’Archimède avait pris l’habitude de réfléchir dans son bain ! Ce Monsieur avait des principes… S’il avait pris sa douche, on en serait pas là ! Vous connaissez : Tout corps plongé dans un liquide remonte rarement… et cætera.

X comme Xenon

Gaz rare (et cher) présent pour 0,087 ppm dans l’air. C’est vous dire le boulot pour en extraire une bouteille de 15 litres à 200 bars. Mais on s’en fout puisque le Xénon n’est pas respirable. Quand Xénon, xénon ! Non respirable et en plus, le xénon est un anesthésiant général utilisé en chirurgie : bonjour la narcose… Pour les journalistes, pas de problème : nous respirons tous dans des “bouteilles d’oxygène”. Cette expression qui faisait encore criser il y a peu tous les érudits hyperbares que nous sommes est en passe d’être vraie avec la démocratisation des recycleurs. Singulier revers du destin… En fait “l’air du Bon Dieu” est une vraie saloperie : 79 % d’Azote qui ne sert à rien d’autre qu’à vous filer une narcose carabinée passé 60 m, du CO2 (dont on fait le réchauffement climatique), de l’oxyde de carbone, du déodorant à chiottes et de la fumée de cigarettes dans les bocaux étanches des aéroports où sont enfermés les voyageurs en manque et bien sûr, de l’oxygène, sinon je ne serais pas là pour vous écrire ces bêtises. Mais aussi de l’Argon, du Krypton, du Néon et le fameux Xénon.

Y comme Yoyo

La plongée “yoyo” était un terme en vogue avant l’avènement des ordinateurs et qui vouait aux gémonies les pratiquants de plongées au profil sinusoïdal voire franchement ingérable par opposition aux plongées “carrées” réglementaires. C’était mal. Très mal ! Ce sobriquet n’a toutefois rien à voir avec l’antique et agaçant jouet d’enfant qui monte et descend (en principe) le long de son fil… Nous avons déjà abordé ce vaste thème de la décompression à l’occasion de l’article sur les ordinateurs de plongée.  Comme nous l’avons signalé en introduction, les algorithmes de décompression sont calculés pour des plongées réglementaires au “profil carré”, à savoir une descente, un séjour au fond à profondeur constante, une remontée et des paliers pour la décompression. A la rigueur, une deuxième plongée dite “successive” quelques heures plus tard. C’est aussi de cette manière que fonctionnaient les antiques couples montres/profondimètres/tables qui obligeaient à de fastidieux calculs sur et sous l’eau et qui ont fait les beaux jours de la “plongée de loisir”. Les conditions du terrain et la pratique du sacerdoce nommé “monitorat” obligent parfois à donner de sérieux coups de couteau dans le contrat et à enchaîner les plongées non orthodoxes. On sait aujourd’hui à quel point ces plongées dites “yoyos” sont dangereuses. En particulier lors d’exercices d’apparence anodins, en fosse ou en mer, où le moniteur est conduit à pratiquer de nombreuses descentes et remontées pour accompagner les élèves. 

Z comme Zodiac

Bateau gonflé à l’air, pour aller sur l’eau avant de plonger dessous. Popularisé par Bombard (Alain) en 1952 lors de sa traversée en solitaire de l’Atlantique en 65 jours, le Zodiac s’appelait alors un « Bombard », produit par la société Zodiaque. Mais il y a eu une marque Bombard, aussi… On y comprends rien ! Bref. Pas un plongeur aujourd’hui qui ne soit familiarisé avec ces bateaux gonflables et “insubmersibles” : ils font littéralement partie du décor. Sans oublier le gros mixer à soupe à l’arrière, idéal pour débiter en rondelles au choix : des lamantins, des tortues ou des plongeurs désireux de regagner la surface, dans la mesure ou ils sont en apnée depuis trop longtemps…

 

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